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Le mandataire spécial

Le mandataire spécial

La Loi sur le consentement aux soins de santé (LCSS) définit la capacité comme étant l’aptitude à comprendre les renseignements pertinents à l’égard de la prise d’une décision et l’aptitude à évaluer les conséquences raisonnablement prévisibles d’une décision ou de l’absence de décision (LCCS, 1996). Comme nous l’avons déjà mentionné, si un patient ou client est considéré comme atteint d’incapacité en ce qui a trait à ses soins médicaux, un mandataire spécial peut fournir ou refuser son consentement au nom de ce patient ou client. Il est important de souligner, toutefois, que le mandataire spécial doit respecter les désirs du patient ou client s’ils ont été exprimés alors qu’il ou elle était en possession de ses moyens. S’il n’y a eu aucun désir exprimé alors que la personne était en possession de ses moyens, le mandataire spécial doit agir en fonction de
l’intérêt véritable du patient ou client.
Une patiente de 35 ans atteinte de sclérose en plaques en stade ultime est admise aux soins intensifs, atteinte de détresse respiratoire. Elle ne peut communiquer et l’équipe de soins de santé ne sait pas quels sont ses désirs. Toutefois, son mari agissant en capacité de mandataire spécial, exige que sa femme soit branchée à un appareil de survie. On appelle le thérapeute respiratoire pour l’intubation. Le mandataire spécial agit-il dans l’intérêt véritable de la patiente ou cliente? Et que devrait faire le thérapeute respiratoire?

Les principes moraux en jeu sont de faire le bien et de ne pas causer de tort, et de respecter le libre arbitre.

Premièrement, il est difficile d’établir si le mari agit dans l’intérêt véritable de sa femme, car on ne sait pas si elle a exprimé des désirs alors qu’elle était en possession de ses moyens, ni ce que ces désirs seraient, le cas échéant. Son médecin de famille le sait peut-être, car il est possible qu’ils aient eu une conversation à ce sujet étant donné l’issue probable de sa maladie. Un autre aspect dont il faut tenir compte est à savoir si sa détresse respiratoire est le résultat d’un problème guérissable, comme une pneumonie ou si elle est causée par la progression de sa maladie. Si possible, le thérapeute doit éviter l’intubation jusqu’à ce qu’on établisse quel est l’intérêt véritable de la patiente ou cliente.